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Existem vozes que não ecoam por cá e que defendem que a austeridade é meio caminho andado para o desastre

foto: Pierre Verdy

Por sugestão do Daniel fui ouvir o que tem a dizer o Nobel da Economia, Joseph Stiglitz, sobre o Mundo e o desaire económico, a Europa e o seu euro em colapso, as soluções apontadas à crise e as políticas de austeridade colocadas em prática pelos governos de Portugal, Espanha e Grécia.
Tem razão, o Daniel. É sem dúvida um olhar diferente sobre a realidade que nos invadiu os dias e que consome cada minuto de conversa presente. Um olhar que começa logo a marcar a diferença face ao mainstream nacional de especialistas e comentadores, políticos, académicos, jornalistas e 'eteceteras' na afirmação que o Le Monde puxa para titular a entrevista: «A austeridade conduz ao desastre». Se este homem tiver razão – e não há, até ao momento, razão alguma para crer que as teses opostas estejam mais próximas da luz – significa que, como se não bastasse a crise que há dois anos nos bateu à porta, temos andado a fazer tudo errado e nos preparamos, ainda por cima, para começar a fazer cada vez pior!...
Na semana passada, na curta visita que fez a Lisboa, Lula da Silva disse-o com as letras todas: é incompreensível que a União Europeia tenha demorado tanto tempo a ajudar a Grécia, um seu Estado-membro. Ontem, talvez um pouco acossado pelas vozes críticas que tiveram dúvidas em o apoiar na recandidatura à presidência da Comissão, Durão Barroso lá se encheu de coragem e veio papaguear em atraso o que antes já outros tinham referido. Em entrevista ao jornal alemão FAZ, Frankfurter Allgemeine Zeitung, acusa finalmente com frontalidade a facção política alemã que pouco tem feito para defender o Euro. Barack Obama, na linha de inspiração federalista que leva cada Estado do seu país a solidarizar-se imediatamente com qualquer outro que esteja em apuros, pegou no telefone, ligou à chanceler alemã Angela Merkel e aplaudiu-lhe a concessão de apoio aos países europeus em apuros, como quem diz nas entrelinhas "nenhuma outra coisa seria de esperar e para a próxima vê lá se te resolves mais cedo ao auxílio".
O professor Joseph Stiglitz, na entrevista ao Le Monde, que transcrevo na íntegra aqui no Conexão (clicar no link abaixo para expansão do texto), é peremptório: a Europa segue em má direcção. Se continuar a insistir que a resposta à crise e aos males que a enfermam passa por um plano coordenado de austeridade desembocará somente no desastre. Segundo o professor, desde a recessão mundial dos anos 30 que se sabe que essa é a pior das vias a seguir. Na visão do Nobel (e façamos fé que a Academia não lhe atribuiu a distinção por ser um louco alienado, capaz de umas ideias alucinadas) num quadro macro-económico de recessão como o que se configura, a Europa precisa mais do que nunca, isso sim, de gerar solidariedade e empatia. Fundamental à viabilidade do projecto europeu é a coesão que gerar entre os seus membros e não a pressão que sobre eles conseguir exercer.
A ter razão este homem, fica claro que não é pela austeridade que lá vamos. Antes pelo contrário: será por causa dela que definitivamente nos perderemos.
E, vistas as coisas assim, olhar Lisboa sob a chuva que agora cai lá fora – como eu a vejo daqui neste momento – é quase como ficar de frente para a certeza de se estar diante de um Portugal perdido.




Joseph Stiglitz : "L'austérité mène au désastre"

Le Monde | 22.05.10 |

Joseph Stiglitz, 67 ans, Prix Nobel d'économie en 2001, ex-conseiller économique du président Bill Clinton (1995-1997) et ex-chef économiste de la Banque mondiale (1997-2000), est connu pour ses positions critiques sur les grandes institutions financières internationales, la pensée unique sur la mondialisation et le monétarisme. Il livre au Monde son analyse de la crise de l'euro.

Vous avez récemment dit que l'euro n'avait pas d'avenir sans réforme majeure. Qu'entendez-vous par là ?
L'Europe va dans la mauvaise direction. En adoptant la monnaie unique, les pays membres de la zone euro ont renoncé à deux instruments de politique économique : le taux de change et les taux d'intérêt. Il fallait donc trouver autre chose qui leur permette de s'adapter à la conjoncture si nécessaire. D'autant que Bruxelles n'a pas été assez loin en matière de régulation des marchés, jugeant que ces derniers étaient omnipotents. Mais l'Union européenne (UE) n'a rien prévu dans ce sens.
Et aujourd'hui, elle veut un plan coordonné d'austérité. Si elle continue dans cette voie-là, elle court au désastre. Nous savons, depuis la Grande Dépression des années 1930, que ce n'est pas ce qu'il faut faire.
Que devrait faire l'Europe ?
Il y a plusieurs possibilités. Elle pourrait par exemple créer un fonds de solidarité pour la stabilité, comme elle a créé un fonds de solidarité pour les nouveaux entrants. Ce fonds, qui serait alimenté dans des temps économiques plus cléments, permettrait d'aider les pays qui ont des problèmes quand ceux-ci surgissent.
L'Europe a besoin de solidarité, d'empathie. Pas d'une austérité qui va faire bondir le chômage et amener la dépression. Aux Etats-Unis, quand un Etat est en difficulté, tous les autres se sentent concernés. Nous sommes tous dans le même bateau. C'est d'abord et avant tout le manque de solidarité qui menace la viabilité du projet européen.
Vous prônez une sorte de fédéralisme ?
Oui. De cohésion. Le problème, c'est que les Etats membres de l'UE n'ont pas tous les mêmes croyances en termes de théorie économique. Nicolas Sarkozy a eu raison de faire pression sur (la chancelière allemande) Angela Merkel pour la forcer à payer pour la Grèce. Nombreux sont ceux qui, en Allemagne, s'en remettent totalement aux marchés. Dans leur logique, les pays qui vont mal sont responsables et doivent donc se débrouiller.
Ce n'est pas le cas ?
Non. Le déficit structurel grec est inférieur à 4 %. Bien sûr, le gouvernement précédent, aidé par Goldman Sachs, a sa part de responsabilité. Mais c'est d'abord et avant tout la crise mondiale, la conjoncture, qui a provoqué cette situation.
Quant à l'Espagne, elle était excédentaire avant la crise et ne peut être accusée d'avoir manqué de discipline. Bien sûr, l'Espagne aurait dû être plus prudente et empêcher la formation de la bulle immobilière. Mais, en quelque sorte, c'est l'euro qui a permis ça, en lui procurant des taux d'intérêt plus bas que ceux auxquels Madrid aurait eu accès sans la monnaie unique. Aujourd'hui, ces pays ne s'en sortiront que si la croissance européenne revient. C'est pour cela qu'il faut soutenir l'économie en investissant et non en la bridant par des plans de rigueur.
La baisse de l'euro serait donc une bonne chose ?
C'est la meilleure chose qui puisse arriver à l'Europe. C'est à la France, et plus encore à l'Allemagne qu'elle profitera le plus. Mais la Grèce et l'Espagne, pour qui le tourisme est une source de revenus importante, en seront également bénéficiaires.
Mme Merkel, pourtant, sait que la solidarité peut être importante. Sans cela, il n'y aurait pas eu de réunification allemande.
Oui. Mais, justement, il a fallu plus de dix ans à l'Allemagne pour absorber la réunification. Et d'une certaine manière, je pense que les ex-Allemands de l'Ouest estiment qu'ils ont déjà payé un prix élevé pour la solidarité européenne.
Pensez-vous que la viabilité de l'euro soit menacée ?

J'espère que non. Il est tout à fait possible d'éviter que la monnaie unique ne périclite. Mais si on continue comme ça, rien n'est exclu. Même si je pense que le scénario le plus probable est celui du défaut de paiement. Le taux de chômage des jeunes en Grèce s'approche de 30 %. En Espagne, il dépasse 44 %. Imaginez les émeutes s'il monte à 50 % ou 60 %. Il y a un moment où Athènes, Madrid ou Lisbonne se posera sérieusement la question de savoir s'il a intérêt à poursuivre le plan que lui ont imposé le Fonds monétaire international (FMI) et Bruxelles. Et s'il n'a pas intérêt à redevenir maître de sa politique monétaire.
Rappelez-vous ce qui s'est passé en Argentine. Le peso était attaché au dollar par un taux de change fixe. On pensait que Buenos Aires ne romprait pas le lien, que le coût en serait trop important. Les Argentins l'ont fait, ils ont dévalué, ça a été le chaos comme prévu. Mais, en fin de compte, ils en ont largement profité. Depuis six ans, l'Argentine croît à un rythme de 8,5 % par an. Et aujourd'hui, nombreux sont ceux qui pensent qu'elle a eu raison.

Posted by por AMC on 11:13. Filed under , , , . You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0. Feel free to leave a response

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